Faire du stop : un voyage contre la peur
Faire de l’auto-stop. Un voyage qui parfois fait peur. Peur de l’inconnu, peur de l’autre, peur de cet autre que l’on voit souvent sous son mauvais jour dans les JTs ou les programmes de faits divers. Cet autre que l’on voit
comme un danger potentiel, une menace. Comme si le seul fait de lui parler pouvait signer notre arrêt de mort.
Pourtant l’autre, c’est toi, c’est moi, c’est ce jeune militaire qui revenait du marché où il avait été pour la première fois pour acheter de la menthe à offrir à sa petite amie ; c’est cette dame qui m’a vue marcher seule, en short, de nuit et qui a pensé à sa fille ; c’est cet Anglais de passage en Irlande qui nous a proposé de visiter un bout du pays avec lui ; ce sont ces jeunes ouvriers qui nous ont offert un coca et ce chauffeur qui m’a offert un repas. L’autre, c’est celui qui peut te faire rire, te faire penser, t’inviter à découvrir un monde que tu ne connais pas. L’autre, c’est aussi toutes ces personnes qui n’aiment pas être seules dans un véhicule pensé pour 5, question d’écologie peut-être.
L’autre, celui de TF1, le violeur, le psychopathe, le tueur d’enfants ou le cambrioleur existent, bien entendu. Le chauffard, le conducteur bourré ou celui sans permis existent aussi. Lorsque l’on monte dans une voiture, à l’arrière d’un pick-up ou dans la cabine d’un camion, on ne sait jamais sur qui on tombe. Le chauffeur non plus d’ailleurs. Pourtant, je préfère faire confiance. La prudence et la confiance ne sont pas ennemies.
